Dans sa tête. Un bordel aussi hallucinant que celui de sa chambre (sa collection maladive de figurines à l’effigie de Hello Kitty en moins). Une sorte de capharnaüm mental dans lequel Colette Kauffmann, 24 ans, s’est habituée à vivre par fulgurances depuis quelques mois. Des visions cauchemardesques qui arrivent sans prévenir par une succession d’images aussi embuées que sanglantes, comme profondément imprimées dans sa boîte crânienne. De vilains flashs sur les starting-blocks pour lui lancer des décharges électriques à tout moment de la journée et de la nuit. Des crises, sans convulsions, qui la paralysent et la transportent durant quelques secondes dans un monde passé à la glycérine rouge.  Elle a bien essayé d’en parler à son entourage.

“Difficile de t’aider Coco, il faut le vivre pour le croire” lui répondent-ils avec un pragmatisme froid et chirurgical. “Comme tout, il faut commencer par y croire pour le vivre” rétorque-t-elle alors, avec une forme de poésie plutôt louable. Vous le constaterez bien assez tôt par vous même, mais dans Modepop, les apparences sont trompeuses: sous ses allures de petite capricieuse élevée dans de la ouate, Colette sait aussi surprendre son monde.

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